Lifen Intégration utilise l’intelligence artificielle pour automatiser le traitement et le rangement des documents médicaux dans le DPI, en toute conformité avec les règles d’identitovigilance. En analysant les documents entrants, papiers ou numériques, la solution facilite et fiabilise le travail des secrétariats, tout en permettant d’engager les établissements dans une démarche zéro papier. Sacha Vaguelsy, directeur Produits chez Lifen, et Thê-Minh Trinh, chef de produit, nous expliquent les atouts de cette solution.
DSIH : Vous avez lancé cette année Lifen Intégration, un logiciel d’intégration de documents au DPI qui s’appuie sur la même IA documentaire que Lifen Documents, votre produit historique d’envoi de comptes rendus médicaux. Comment est né ce nouveau produit ?
Sacha Vaguelsy : Avec 40 % de parts de marché sur le volet « Envois », Lifen est bien implanté dans les établissements de santé français et à l’écoute de leurs besoins. Nous avons identifié avec eux des problématiques autour de l’alimentation et de l’utilisation des données dans le DPI. Au-delà de nos échanges, c’est un sujet qui sera au coeur de la vague 2 du Ségur du numérique. Il est donc important d’y réfléchir en amont, non pas dans le but de simplement cocher les cases du Ségur, mais pour aider vraiment les établissements à travailler sur les usages.
Thê-Minh Trinh : Nous avons passé beaucoup de temps avec les secrétariats pour comprendre leurs enjeux de gestion des documents médicaux. Les envois, c’est une chose, mais il y a aussi beaucoup de documents entrants dans les services, au format papier ou numérique. Notre objectif avec Lifen Intégration est d’aider les équipes à mieux gérer ces flux entrants, c’est-à-dire d’accélérer et de fiabiliser le rangement des documents dans le DPI et d’améliorer leur mise à disposition pour l’ensemble des professionnels de soins.
Concrètement, que permet Lifen Intégration ?
Sacha Vaguelsy : Lifen Intégration scanne les documents en entrée et notre intelligence artificielle les analyse pour en extraire les informations clés. Ces documents médicaux sont automatiquement intégrés au DPI en quelques clics de manière structurée. Ils sont rattachés aux bons dossiers patients grâce à la conciliation d’identité avec la base patients de l’établissement (GAM ou GAP).
Thê-Minh Trinh : C’est un outil très intuitif avec une double promesse. La première est son aspect multicanal : quelle que soit la provenance d’un document, tout apparaît au même endroit. La deuxième promesse est que l’IA, grâce à son prétraitement, positionne le secrétariat dans un rôle de validation. Recopier les informations d’un document est une tâche à faible valeur ajoutée, à la différence du travail qui consiste à en assurer la validité. Cet outil permet de garder l’humain au centre, mais en lui permettant de gagner du temps et de travailler plus sereinement.
Comme avec Lifen Documents, l’IA est donc au coeur de l’outil ?
Sacha Vaguelsy : Depuis la genèse de Lifen, nous sommes convaincus que l’intelligence artificielle est un moyen de faciliter le quotidien des agents et des professions paramédicales en les libérant des tâches chronophages à faible valeur ajoutée comme la double saisie. Nous avons à ce jour entraîné notre intelligence artificielle en lui faisant analyser 75 millions de documents médicaux et elle s’améliore en continu. Aujourd’hui, nous estimons qu’elle est capable d’extraire 88 % des informations patients et médicales sans intervention humaine. En d’autres termes, dans neuf cas sur dix, l’algorithme est absolument confiant dans ce qu’il a identifié. Lorsqu’un doute se présente, il apparaît dans l’interface pour que le professionnel puisse y apporter une réponse. C’est ainsi que nous lui faisons gagner du temps, en ne le faisant intervenir que dans les cas de figure où son expertise est requise.
Comment vous assurez-vous du bon routage des informations et du respect des règles d’identitovigilance ?
Thê-Minh Trinh : Le module d’intégration est hautement paramétrable. Les règles de routage dépendent en effet des établissements, voire des services ou des professionnels. Globalement, on retrouve à chaque fois un certain nombre d’informations essentielles (type de document, date de l’acte, nom du patient, etc.), auxquelles s’ajoutent des données qui relèvent des choix de structuration de l’information décidés par les établissements. Certaines organisations ont des règles très précises validées en CME ; dans d’autres structures, l’arrivée d’un DPI est récente et les règles moins définies.
Pour l’identitovigilance, nous nous basons sur les informations extraites des documents. Lifen Intégration cherche le maximum d’informations utiles pour faciliter le travail de l’opérateur. Généralement, la solution va trouver les nom et prénom, la date de naissance, éventuellement le sexe du patient, et établir une correspondance avec la GAM. En cas de corrélation formelle, Lifen Intégration va la présenter au secrétaire médical avec le niveau de confiance maximal. Mais en cas d’homonymie ou si le patient n’est pas encore présent dans la GAM, l’opérateur prend la main. L’arrivée de l’INS qualifiée dans les documents, qui devrait encore se développer avec la vague 2 du Ségur, va faciliter cette tâche.